BERNARD DE CLAIRVAUX (1090 - 1153) ET SON SIECLE

BERNARD DE CLAIRVAUX (1090 - 1153)
Si le XII ème siècle a été profondément marqué spirituellement par l'ordre de Cîteaux, c'est beaucoup à Saint Bernard qu'il le doit.
Séduit par l'austère réforme monastiques de Cîteaux, il rejoint l'abbaye à vint deux ans (1112). Trois ans plus tard (1115), il est envoyé fonder une nouvelle abbaye, à Clairvaux,  près des sources de l'Aube.
Sous son impulsion, son abbaye puis son ordre tout entier connaissent bientôt une extraordinaire expansion. Sa réputation se répand. Il est consulté par les conciles régionaux. Il tient tête au roi Louis VI qui a exilé l'archevêque de Paris.
Déchiré entre ses deux vocations d'ermite contemplatif et d’apôtre toujours sur la brèche, il doit sans cesse quitter son monastère. En 1130, l'élection d'un antipape, Anaclet II, le fait partir à l'assaut des souverains européens pour les rallier à la cause du pape légitime, Innocent II; il mettra huit ans à mener à bien sa mission.
Il est en correspondance avec toutes les personnes importantes de son temps. C'est ainsi qu'il combat avec vigueur les philosophes Abélard et Gilbert de la Porrée, dont il n'a pas saisi les aspects novateurs;
IL PARTICIPE A LA CRÉATION DE L' ORDRE DES TEMPLIERS ET RÉDIGE LEURS RÈGLES EN S' INSPIRANT DE CELLES DE CITEAUX; il vient sur place lutter par la parole contre les cathares qui commencent à se manifester dans le Languedoc; il apaise un conflit entre le roi Louis VII et Henri Plantagenêt. S'exprimant au nom des pauvres, il reproche sans ménagement  leur richesse aux évêques.
De toutes parts, les novices affluent vers lui; de partout on réclame ses religieux; il les envoie à travers toute l'Europe.
Pour un de ses moines devenu pape sous le nom d'Eugène III, il rédige un ouvrage sur le rôle et les devoirs du souverain pontife, dans lequel il dénonce véhémentement les abus de la cour de Rome.
Le même Eugène III l'ayant chargé de prêcher la deuxième croisade, il se lance dans l'opération avec son impétuosité ordinaire, en France d'abord (à l'assemblée de Vézelay en 1146 notamment), puis en Allemagne; il décide ainsi l'empereur Conrad III à se croiser à la suite du roi Louis VII. Il s'emploie à communiquer aux croisés une spiritualité proche en fait de la sienne.
A la fois conservateur en ce qui concerne l'ordre établi et la théologie, et novateur en ce qui touche la spiritualité et à la vie religieuse, homme de pacification et prédicateur de croisade, il est à bien des égards un reflet de ce temps de maturation; mais il est aussi un de ceux qui ont le plus contribué à faire éclore le monde et la civilisation alors en cours d'élaboration.

Sources:
THEO L'Encyclopédie catholique pour tous (DROGUET & ARDANT FAYARD).
HISTOIRE DE LA FRANCE SECRÈTE - Jean Markale GISORS et l'énigme des Templiers -Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris.
Recherches personnelles (Ghislain Damerval).