ghislain DAMERVAL Admin
Messages : 472 Date d'inscription : 17/05/2012 Age : 71 Localisation : Amiens -SOMME- PICARDIE- FRANCE
| Sujet: L'HOMME UN ESCLAVE? Mer 14 Mar - 18:50 | |
| L'HOMME EST - IL UN ESCLAVE? La thèse d'Hegel
"La conscience de soi est en soi et quand et parce qu'elle est en soi; c'est à dire qu'elle n'est qu'en tout qu'être reconnu". Je ne suis donc pleinement un homme que lorsque d'une part vous m'avez reconnu comme un homme et d'autre part je vous ai pleinement reconnu pour des hommes. Etre reconnu comme Homme, ce sera être reconnu comme liberté. L'homme veut être posé comme infiniment libre. Il est impossible d'en arriver là, d'être reconnu pleinement humain, sans en passer par des conflits qu'Hegel appelle "Lutte à mort".
Différences entre l'homme et l'animal
Bien que pour moi l'homme soit un animal, l'homme contrairement à l'animal, n'a pas que des besoins physiologiques (manger, boire, dormir, etc). Il a aussi le besoin de prouver sa liberté. Ce n'est qu'en risquant sa vie que l'homme se montre libre de sa propre animalité. D'où une escalade de violence, qui d'elle même tend à la lutte à mort. L'homme est l'animal qui se sacrifie sciemment. Le conflit a deux issues possibles: 1- L'un des combatants meurt et il n'y a pas grand chose de changé. 2- L'un des deux se soumet et demande grâce à l'autre. Le vainqueur va alors "garder sous la main" le vaincu qui est sa liberté posée devant lui comme une chose substantielle. C'est l'invention de l'esclavage. Ainsi l'esclave nait du besoin d'être reconnu. Le maître est reconnu comme un homme mais pas l'esclave.
L'homme et l'esclave
L'esclave est celui qui a reconnu, et qui reconnait encore. Le maître est reconnu mais ne reconnait pas. Le maître ne s'abaisse pas à regarder ses esclaves, ni à essayer de les connaître. L'esclave tend à devenir un pur regard, et le maître une chose regardée. Paradoxalement, la subjectivité va se développer du côté de l'esclave; c'est en lui que la rationalité va se déployer; c'est lui qui devient un acte de percevoir et d'étudier le monde. Le maître, lui, régresse. Occupé à jouir de sa propre liberté, il n'en fait rien. Toute activité l'amènerait à ressembler à son esclave. Si l'esclave, par son travail, acquiert une maîtrise de son corps, le maître, occupé à jouir à vide, satisfait ses pulsions sans médiation. Il en devient esclave. C'est la situation de possédant(e)s richissimes qui dépensent des fortunes, multiplient les caprices ruineux, et surconsomment: drogue, collection de voitures qui ne sortent pas du hangar, maîtresses entretenuent dont on finit par ne plus profiter, etc. Tandis que l'esclave humanise ses pulsions, le maître tend à revenir à l'animalité. Un rapport au monde vide de sens. Tant que la reconnaissance n'est pas réciproque elle échoue.
La révolte
L'esclave peut tenter de se révolter. Cette révolte ne mène à rien, car l'esclave ne s'est pas posé comme libre. Elle finit en répression sanglante. Il y a la solution suivante: A force de travailler, d'acquérir un rapport rationnel à son travail, l'esclave a réussi à poser des valeurs abstraitent qui guident son travail. Elles deviennent son maître symbolique. Il n'obéit plus à son maître réel, mais à ses maîtres symboliques et imposer un ordre fondé sur ces maîtres symboliques. Un ordre où chacun reconnait tous les autres comme conscience de soi. | |
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